Quand le parent tient le guidon...littéralement


Une autre histoire à la fois banale et extraordinaire.

Un autre apprentissage qui mène à une énième leçon de lâcher-prise.

Dans les dernières semaines, on s'est mis en tête d'apprendre le vélo à deux roues, enfin.

Instinctivement, nous avons pris un vélo de la taille qu'il fallait selon les normes etc. Puis, nous avons entamé la mission en aidant notre fille à rouler, puis en la lâchant en espérant qu'elle continue à pédaler seule. 

Le fiasco, toé chose. 

Frustration de part et d'autre, terreur, cris, larmes, sang, tout ce que vous voulez lol 

Ma fille a commencé à se traiter de "pas bonne". J'avais beau lui dire que c'était normal de tomber, que c'était normal, que c'est en se relevant 100 fois qu'on apprend, que moi aussi quand j'étais petite j'étais tombée...rien n'y faisait. Plus ça avançait...plus on fonçait droit vers un mur!

J'étais sur le point d'abandonner et remettre les petites roues. J'ai décidé d'en parler autour de moi.

Une amie m'a proposé de lui amener ma fille pour prendre le relais, changer un peu d'approche et d'air. 

Elle proposait une toute autre façon d'aborder le vélo. Premièrement:

- Prendre un vélo plus petit, de façon à ce qu'à l'arrêt, l'enfant se sente bien en confiance, les deux pieds ancrés au sol (et non sur la pointe des pieds)

- Laisser l'enfant avancer à même le sol, sans les pédale, en mode "balance bike".

- Le laisser aller de plus en plus vite puis décider à son rythme de mettre les pieds sur les pédales.

- Ne pas intervenir, ne pas toucher le vélo, laisser l'enfant tâtonner seul. Offrir seulement de l'encouragement.

Elle disait que des enfants de son entourage avaient appris comme ça, en une journée.

J'étais sceptique mais hey, ça pouvait pas être pire que mon fiasco.

Ben imaginez-vous que, oui oui, en deux jours ma fille a appris a faire du vélo. ET JE N'AI LITTÉRALEMENT RIEN FAIT. J'étais assise et je l'encourageais.

J'étais complètement sous le choc honnêtement.

Et pour moi, cette histoire est la plus belle preuve de l'apprentissage autonome.

Ok, c'est pas des maths ou du français, mais l'esprit est le même: l'enfant n'apprend pas quand-littéralement dans ce cas- l'adulte tient le guidon. L'enfant n'apprend pas sous le stress. Il n'apprend pas quand il n'est pas maitre de son apprentissage.

Oui, elle aurait surement fini par débloquer avec l'autre méthode, à la dure. Mais à quoi bon? À part me casser le dos en deux et nous causer de la frustration mutuelle. 

Peut-on oser dire que pour le vélo, comme dans la vie, il faut offrir les outils et l'encouragement, puis laisser l'enfant aux commandes de son apprentissage?





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Projet impossible, magie débordante

Bismillah, enfin la non-rentrée! Year 2

"There’s no place like Home" ou Une visite au pays d’Oz